Diet In The City

Alexandre Grzeczka

Expert en changement de comportement alimentaire depuis 1998

Les autres billets concernant : "Gourmandise"

Equilibre gourmand !


Voici les 5 clés de l'équilibre alimentaire gourmand !
1) Savoir reconnaître les aliments TROP GRAS et TROP SUCRES ;
On peut reconnaître un produit trop gras ou trop sucré en lisant les valeurs nutritionnelles sur l'étiquette :
  • s'il contient plus de lipides que de protéines, il est trop gras ;
  • s'il contient plus de glucides simples (« dont sucre ») que de protéines, il est trop sucré.
On peut garder à l'esprit des valeurs d'aliments simples, pour pouvoir comparer :
  • un morceau de 100g de viande contient environ 20g de protéines ;
  • une pomme contient 20g de glucides (80Cal) ;
  • ¼ de baguette (60g) contient 30g de glucides ;
  • une cuillère à soupe d'huile végétale contient 10g de lipides (90Cal).
Les aliments trop gras sont : les charcuteries, les fromages, les fritures, les produits panés ou sautés, les beignets, les feuilletés, les pâtisseries, les chips, la mayonnaise…
Les aliments trop sucrés sont : les confiseries, les sodas, les céréales de petit-déjeuner, les biscuits, les pâtisseries, les desserts lactés, le sucre dans le café ou le thé…
2) Savoir différencier FAIM et ENVIE de manger ;
La faim est un besoin irrépressible de consommer des aliments ; on est capable de manger un aliment que l'on n'aime pas quand on a faim.
L'envie de manger est souvent liée à une émotion positive ou négative : joie ou tristesse, colère, convivialité ou ennui…
Une solution : manger ce qui fait envie quand on a faim.
3) Savoir différencier ECART et EXCES ;
Un écart c'est manger un aliment que l'on ne mange pas au quotidien parce qu'il est trop gras ou trop sucré, c'est à dire de façon exceptionnelle.
Un excès c'est manger une portion plus importante que ce dont on a besoin pour être rassasié, se resservir par exemple.
4) Savoir différencier QUOTIDIEN et EXCEPTION ;
Ce que l'on mange chaque jour a un impact sur la santé ; par exemple, on observe une prise de poids lorsqu'on fait plus de 3 écarts dans la semaine (c'est-à-dire plus de la moitié de la semaine).
Les aliments trop gras et/ou trop sucrés peuvent être consommés ponctuellement dans la semaine, mais pas au quotidien.
5) Savoir ASSOCIER les aliments ;
Il y a plusieurs façon de structurer un repas, c'est-à-dire d'associer les aliments ou les groupes d'aliments. De manière général, on peut ne pas manger au même repas :
  • charcuterie et viande ;
  • pâtisserie (ou crème glacées) et féculents ;
  • fromage et dessert lacté (yaourt, fromage blanc, petits-suisses, entremet, crème …).

J'interviens au Château de Chamerolles, dans le Loiret, les 12, 13, 19 et 20 octobre 2013 à l'occasion de l'évènement "Cuisine Au Château" sur le thème "Nutrition & Gourmandise" ; je réponds aux questions de tous les gourmands qui veulent aussi prendre soin d'eux. J'ai synthétisé mes conseils dans une série de 5 billets postés cette semaine.

A propos de l'auteur :

Gourmandise ?


La gourmandise est le septième péché capital de la religion catholique.
Au VIe siècle, le pape Grégoire Ier le Grand décrit les 5 manières de faire preuve de gourmandise (reprises au XIIIe siècle par Saint Thomas d'Aquin qui en fait un péché capital) :
  1. le moment : manger avant le moment du repas afin de satisfaire l'organe du goût ;
  2. la qualité : rechercher des délices et une meilleure qualité de la nourriture pour satisfaire « les ignobles sens du goût » ;
  3. les stimulants : rechercher des sauces et assaisonnements pour le plaisir du palais ;
  4. la quantité : manger plus que nécessaire ;
  5. le désir : manger avec trop de désir, bien qu'en absorbant une quantité raisonnable – cette dernière étant la pire.
Au XVIIe siècle, le pape Innocent XI confirme que c'est un péché de manger ou boire pour l'unique motif de satisfaire le goût. Il précise toutefois que ressentir le plaisir de manger n'est pas une faute car c'est généralement impossible de manger sans éprouver la joie que produisent naturellement les aliments. Ce n'est donc pas un péché si le mobile du repas est bon et digne.
En France se développe dès lors une vision positive du gourmand.
La gourmandise est par la suite décrite comme une civilité, une politesse à la manière des soupers fins sous Louis XV (Almanach des Gourmands, 1803 – 1810, Grimod de La Reynière).
Le terme de Gastronomie tend à remplacer celui de Gourmandise, trop connoté religieusement, et s'impose en Europe grâce à Brillat-Savarin (1755 - 1826) qui présente l'art de la bonne chère comme une véritable science.
En 2003, il est demandé au pape Jean-Paul II que le péché capital soit renommé, en français, Gloutonnerie (ou Intempérance ou Goinfrerie) plutôt que Gourmandise, des termes qui caractérisent davantage le sens de la démesure et d'aveuglement.
Source wikipedia
C'est intéressant de constater que le discours médical repose sur les références du moment, de la quantité, et des stimulants; c'est du bon sens. Par contre, le discours moralisateur dénonce clairement la recherche du plaisir ! Et ça, je suis étonné qu'il persiste depuis aussi longtemps.
On comprend mieux la frustration !

J'interviens au Château de Chamerolles, dans le Loiret, les 12, 13, 19 et 20 octobre 2013 à l'occasion de l'évènement "Cuisine Au Château" sur le thème "Nutrition & Gourmandise" ; je réponds aux questions de tous les gourmands qui veulent aussi prendre soin d'eux. J'ai synthétisé mes conseils dans une série de 5 billets postés cette semaine.

A propos de l'auteur :

Faim ou envie ?

Première clé : faire la différence entre la faim et l'envie de manger.

La première chose à travailler en sortant de consultation est de différencier la faim et l'envie de manger : le besoin ou la gourmandise. La faim se traduit par l'envie irrépressible de se nourrir, ce qui signifie que, même si tu n'aime pas les choux de Bruxelles, quand tu as faim, ben tu les manges ! Dans cette logique, on peut définir le grignotage comme manger sans avoir faim. Du coup, il suffit de se poser la bonne question avant de manger: est-ce que j'ai faim ? Est-ce que je mange par faim ou par envie ? Ou bien parce que je ressens une émotion désagréable comme de la tristesse, de la colère, de l'angoisse ou de la frustration ? Est-ce que je ne souhaite pas tout simplement remplacer cette émotion désagréable par une sensation bien plus sympa ? Est-ce que je mange parce que c'est bon ? C'est simple et diablement compliqué en même temps, parce qu'il faut y penser et puis une fois qu'on a la réponse, il faut se trouver une activité compensatoire à la place de manger: une activité physique, de la poterie, de la chorale, de la lecture ou blogger, histoire que la satisfaction qu'on en retirera soit associée à la sensation désagréable déclenchante, et qu'à l'avenir, on ne pense plus à manger quand ça ne va pas.
En revanche, si tu as faim, ben il faut manger ! C'est le bon moment pour choisir un aliment qui te fait plaisir ; un fruit, 2 carrés de chocolat, une madeleine... ;)
De la même façon qu'il est préférable d'attendre d'avoir faim pour manger, il est judicieux de s'arrêter de manger lorsqu'on est rassasié ; et cette sensation apparaît au bout d'une vingtaine de minutes. ça explique pourquoi, on te rabâche les oreilles qu'il faut manger lentement, en mastiquant bien, en posant tes couverts... pour que tu puisses manger une quantité adapter de nourriture (et donc de calories) ; plus tu manges vite, et plus tu ingurgites de nourriture en vingt minutes ! Donc, prends ton temps pour manger l'ami, dégustes! Manger c'est comme boire du vin: on regarde, on respire, on goûte et on en parle. Prendre un repas est une vraie activité, ça se partage (comme le goûter par exemple, ou le petit-déjeuner) ; ça ne se fait pas seul, debout devant le frigo !
On commence par l'entrée ou le plat principal, et avant de manger le yaourt, le fromage ou le fruit, pose-toi la question: est-ce que j'ai encore faim pour continuer à manger ou est-ce que je continue juste parce que j'aime bien finir par quelque chose de sucré ? :)
Voilà la première clé, enfin pour moi. Qu'en pensez-vous ?

A propos de l'auteur :

Et le chocolat ?


Bruits de comptoir : le chocolat noir, un aphrodisiaque ?
Je cite :
"Ses propriétés stimulantes sont propres à exciter les ardeurs de Vénus. » Louis Lemery, à propos du chocolat ("traité des aliments", 1702)
Que rajouter ?
4 carrés de chocolat noir apporte autant de calories qu'une pomme (grosso modo, m'embete pas avec les chiffres !) alors pourquoi ne pas succomber à une petite gâterie quand tu en as vraiment envie ;) j'ai pas dit la tablette !
Conseil du mercredi : ce soir, au lieu de proposer du paracétamol à ta femme contre sa migraine, tu lui imposes (en douceur) un peu de chocolat.

A propos de l'auteur :